Les chauves-souris présentes en France sont toutes insectivores en incluant dans cette catégorie les araignées. Elles rendent donc un service non négligeable de régulation des arthropodes. C’est aussi pour cela que l’on dit que lorsque les hirondelles se couchent les chauve-souris partent en chasse. Exploitant la même ressource alimentaire, ces animaux se sont réparti la journée.

La biologie des chauves souris est surprenante. Contrairement aux souris, elles ont un très faible taux de reproduction (1 à 2 jeunes par an maximum) des durées de vie longues. C’est aussi ce qui les rend particulièrement vulnérables à la destruction de leurs populations, leurs habitats ou leurs gîtes de reproduction ou d’hivernage.

L’hivernage est en effet une autre de leur spécificité. Les insectes plus rares en hiver, les chauves souris vont, pour certaines, migrer et pour d’autres hiberner dans des lieux où la température restera assez stable. C’est ainsi qu’en Seine-et-Marne, les chauves souris se trouvent dans d’anciennes carrières souterraines, ou des caves anciennes, sous les ponts qui abritent des anfractuosités, mais aussi dans des arbres creux. D’autres encore supportant mieux le froid n’hiberneront quasiment pas, préférant les lieux en courant d’air.

Pour celles qui hibernent, le rythme de vie se ralentit en abaissant le rythme cardiaque et la respiration afin de consommer le moins possible leurs réserves.
Tout dérangement provoquant le réveil peut leur être fatal en provoquant la brusque consommation de ces réserves si précieuses pour finir l’hivernage.

Qu’il s’agisse de l’abattage d’un arbre creux, du rejointement d’un pont ou encore de dérangement dans un site souterrain.

Les moins frileuses peuvent se trouver dans un tas de bois.

Le printemps revenu les chauves-souris se remettent en chasse. Les mâles restent isolés (on les verra souvent derrière les volets pour les espèces communes), les femelles se regroupent en colonie de plusieurs dizaines d’individus pour mettre bas leurs jeunes. Là elles chercheront généralement des milieux chauds comme les combles de bâtiments ou sous les tuiles ou encore les arbres creux pour certaines espèces, sous les ponts...

Attention, elles sont encore très sensibles à cette époque. L’aménagement de combles, la restauration de ponts vont détruire des colonies. Lorsqu’elles sont présentes, il vaut mieux attendre qu’elles finissent d’élever leurs jeunes (d’avril à fin août en fonction des années). Les "salissures" qu’elles laissent, notamment leur guano, est un excellent engrais naturel. En outre, hormis en août lorsque les jeunes commencent à voler, les femelles partent chasser sans les jeunes. Les interventions nocturnes pour fermer une colonie en voulant les laisser partir s’avèrent alors particulièrement destructrices.

Les autres particularités de ces animaux sont justement le fait de voler avec leurs mains (chiros : main, ptère : ailes). Les ailes sont formées de membranes entres les membres et notamment les doigts. Les chauves-souris chassent en émettant des ultra-sons par la bouche ou par le nez selon les espèces. Cela leur permet de localiser leurs proies et les obstacles par les échos reçus, comme un radar (écho location).

Beaucoup de chauves-souris sont lucifuges (elles fuient la lumière) sauf la pipistrelle et la sérotine qui préfèrent les milieux ruraux (petits villages). Ce sont elles que l’on voit autour des lampadaires en hiver.

Les chauves-souris sont aussi menacées par la raréfaction de leurs proies. L’utilisation d’insecticide détruit les insectes et donc indirectement celles qui les régulent. En rappel, toutes les espèces de chauves-souris sont protégées par la loi française. Il est interdit de les détruire.

Les espèces présentes en Seine-et-Marne

• Rhinolophidés Petit rhinolophe Rhinolophus hipposideros

• Rhinolophidés Grand rhinolophe Rhinolophus ferrumequinum

• Vespertilionidés Murin de Daubenton Myotis daubentonii

• Vespertilionidés Murin à moustaches Myotis mystacinus

• Vespertilionidés Murin de Brandt Myotis brandtii

• Vespertilionidés Murin d’Alcathoe Myotis alcathoe à confirmer

• Vespertilionidés Murin de Bechstein Myotis bechsteinii

• Vespertilionidés Murin de Natterer Myotis nattereri

• Vespertilionidés Murin à oreilles échancrées Myotis emarginatus

• Vespertilionidés Grand murin Myotis myotis

• Vespertilionidés Noctule commune Nyctalus noctula

• Vespertilionidés Noctule de Leisler Nyctalus leisleri

• Vespertilionidés Sérotine commune Eptesicus serotinus

• Vespertilionidés Pipistrelle commune Pipistrellus pipistrellus

• Vespertilionidés Pipistrelle pygmée Pipistrellus pygmaeus à confirmer

• Vespertilionidés Pipistrelle de Nathusius Pipistrellus nathusii

• Vespertilionidés Pipistrelle de Kuhl Pipistrellus kuhlii

• Vespertilionidés Oreillard roux Plecotus auritus

• Vespertilionidés Oreillard gris Plecotus austriacus à confirmer

• Vespertilionidés Barbastelle d’Europe Barbastella barbastellus

Pour les favoriser :

• posez un nichoir à chauve-souris
• conservez des arbres creux, favorables aux chauve-souris mais aussi aux insectes
• n’utilisez pas d’insecticides
• attention si vous devez traiter une charpente en bois, les produits sont toxiques aux chauves-souris
• laissez leur la libre circulation
• n’éclairez pas votre jardin la nuit
• pratiquez la gestion différenciée en gardant un coin de jardin sauvage favorable aux insectes

Cette année a été désignée année mondiale de la chauve-souris. Vous pouvez trouver plus d’informations sur :

• http://www.yearofthebat.org/
• http://www.plan-actions-chiropteres.fr/Les-especes-de-France-metropolitaine
• http://www.stats.environnement.developpement-durable.gouv.fr/publications/nos-publications/le-point-sur/2011/les-chauves-souris-des-mammiferes-temoins-de-letat-de-la-biodiversite.html?type=300&no_cache=1
• http://www.museum-bourges.net/chauve-souris.php?ID=33